Pedegueine s’imprime !

Certains se souviennent de Pédégueine ( en occitan pied de renard ) mon personnage de braconnier-chaman-sorcier-rebouteux-conteur. Voilà t-y pas qu’il se retrouve à présent en quelque sorte immortalisé dans un livre ! Il s’agit de l’excellent travail de Céline Rives-Thomas « la langue des sagnes » qui retrace l’aventure de ces pionniers tarnais qui ont décidé de réhabiliter ces tourbières occitanes. Voila ce qu’on peut lire à la page 204: « Ca sent le champignon. C’est l’automne. Les feuilles rousses commencent à colorer le paysage et à chanter de leurs nuances mordorées la fin de l’été. Les enfants courent devant, sautant sur les dalles de granit, enjambant les grosses racines qui barrent le chemin. Tandis que la foule joyeuse marche à la queue leu-leu dans le chemin étroit au son du violon, un étrange personnage aux cheveux filasse surmontés d’un vieux chapeau mousquetaire déformé, surgit soudain. Mal rasé, culotte bouffante usée sur guêtres de cuir, chaussé de lourds sabots, d’où sort-il ? D’un autre âge ? La forêt l’aurait-elle gardé captif ? La musique se tait. il ne se laisse pas impressionner par le monde et loin d’être apeuré harangue la foule de toute sa hauteur.
– Eh vous là, qu’est-ce que vous venez faire chez moi ? Qui vous a permis de rentrer dans le domaine de Pédégueine ?
La foule saisie ne bouge plus. Moment d’hésitation. Trouble qui se répand. C’est réel ? c’est un jeu ? c’est qui ce type vraiment pas engageant ?
– Bon, je vois que vous êtes nombreux, se radoucit-il soudain. Vous voulez voir mon royaume ? Allez, venez, je vous montre la route.
Il ouvre désormais la marche, accompagné du violon. Les enfants s’approchent, lui prennent la main en riant, ravis de la rencontre avec ce Jack Sparrrow déglingué, un crâne de belette autour du cou.
– C’est ton doudou ? demande un petit enfant intrigué. Et la foule de suivre ce drôle de personnage qui tout l’après-midi ponctue la balade de folles histoires des habitants des bois, des sagnes, des rivières…tous ces êtres qui vivent là et savent si bien les secrets de la nature sauvage … »

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