Archives de catégorie : l’ecriveur polygraphe

Haïkus de la saison des confins

Au premier jour du confinement, « la saison des confins », ces pensées, réflexions, brèves de conteur et autres aphorismes que j’ai baptisés haïkus sont nés de la nécessité d’élever une petite barricade poétique et personnelle face à la fureur des temps. Ce recueil regroupe également quelques textes bien plus anciens.

La forme du haïku qui vient du Japon est un genre extrêmement codifié. Ceux que j’ai produits durant cette si étrange période où nous fûmes assignés à résidence ne relèvent d’absolument aucun formalisme et l’on est tout à fait en droit de considérer que j’ai carrément usurpé le terme. Mais il s’agit avant tout bien plus d’un état d’esprit que d’une métrique. C’est en cela que ces « Haïkus de la saison des confins » ont peut-être un point commun avec leurs lointains cousins japonais, le parfum indélébile de l’instant éphémère.

le déconfinement pour les nuls

Depuis ma zone d’inclusion, que je préfère largement à  confinement,  j’ai été justement amené à réfléchir à ce fameux confinement. Notez tout d’abord que c’est un mot auto-oxymore, c’est à dire qu’il contient une chose et son contraire : con et finement. Si ça ne vous apparait pas immédiatement, inversez donc les termes : finement et con. Il y a bien sûr pas mal de formules oxymoresques, comme « compétent » et « ministre », ou encore   «pénurie volontaire», mais un mot auto-oxymore, style  «contrordre», c’est plus rare. Si vous en connaissez d’autres, merci de me le signaler.
Mais parlons plutôt de l’après, du déconfinement. Les Français ne répugnent pas aux termes techniques,  du moment qu’on leur explique. Attendons-nous à trouver plutôt la déconfinementation (d’où ne disparaitra pas le distanstationnement). Avec l’ensemble des problèmes qui seront liés à la déconfinementation, c’est-à-dire la déconfinématique.
Heureusement apparaitront bientôt des spécialistes du déconfinement, des déconfinématiciens, des déconfinémologues ou déconfinémologistes, mieux encore des déconfinementologues ou déconfinementologistes, porteurs d’une science nouvelle, la déconfinementologie. Ainsi qu’une pléiade de termes nouveaux et adaptés à la situation, les déconfinementologismes. Inévitablement, on va voir des déconfinementophiles, partisans d’un déconfinement rapide, ou polydéconfinementation, ou encore pluridéconfinementation (en anglais fast quarantine) et des déconfinementophobes, hostiles au déconfinement qui pourraient bien rejoindre les rangs des confinementophiles partisans d’un microconfinement et promouvant le néoconfinement. Mais attendons-nous à trouver en face des partisans acharnés du déconfinement, des déconfinementissimes, au point d’en faire une maladie, une forme aigüe de déconfinementophrénie, qui (dé)confine à la folie avec des symptômes plus ou moins sévères de déconfinementose ou des affections liées à la déconfinementite et qui font circuler des thèses absurdes sur le déconfinement tôt sous le déconfinemanteau. Des investigations plus poussées, comme des déconfinemanalyses, pourront être effectuées. Les tests pourront ainsi séparer les cas banals d’écodéconfinement des cas plus douteux de psychodéconfinement voire même d’autodéconfinementation liés à la décompensation. Pour réussir une déconfinementation heureuse, il faudra une solide communication du déconfinement sous peine d’alimenter une décommunication du confinement. Quelques théoriciens politiques déconfinés, certains élus nouvellement inéligibles ne tarderont pas à passer de l’état de déconfiture au concept de déconfinisme, voire peuvent pousser certains à aller encore plus loin, le déconfinementisme avec ses hordes de partisans, les déconfinementeurs (et les déconfinementeuses, évidemment). Certains n’hésitant pas à parier sur le retour d’un cryptodéconfinement. Heureusement, d’autres études, notamment la paléodéconfinementation, la protodéconfinementation et l’archéodéconfinementation, aidées par la bactériodéconfinementation démontreront sûrement que tout cela ne date pas d’aujourd’hui.
Espérons que la crise passée, on ne retombe pas dans un recon-finement ou une reconfinementation qui obligerait à redéfinir la règlementation des standards des protocoles des pré-requis du périmètre d’une nouvelle redéconfinementation.

la Confinerie de l’Imaginaire

C’est ainsi que l’ami Pascal B. intitule son nouveau site. Programme alléchant :  « voilà donc ouvert sur le blog Pagicare, cet espace gratuit et ouvert à tous pour l’Après Ensemble, cette Confinerie de l’Imaginaire pour explorer ensemble les confins de notre temps et la réconciliation avec nous-mêmes si divisés et si distanciés, pour préparer le décon-finement… je vous  invite à y participer ou à tout simplement partager textes, impressions, lectures, confiseries poétiques, qui iront dans le sens de la reconquête du Sens (notion totalement ouverte pourvu qu’elle soit humaniste et solidaire) pour un Après plus lumineux, à hauteur d’homme mais pas que (week-end pascal oblige 😉
https://pagicare.wordpress.com/la-confinerie-de-limaginaire-pour-lapres-ensemble/
Adhésion totalement gratuite, pas d’attestation ni de justificatif d’immunité nécessaire… chacun restant maître de ses pensées, de ses actes et de ses oeuvres ». Beau programme, non ?

l’essaim des derniers jours

« l’essaim des derniers jours », une nouvelle fantastique de GB

L’entame : C’est ce jour-là que Carol Peren décida de quitter le Centre. Un samedi. Ou un mercredi. Ou bien était-ce un autre jour. Peu importe, il lui semblait que cela faisait des mois et des mois qu’il y avait été admis. En vérité, il n’en savait plus rien depuis qu’on lui avait supprimé son si précieux calendrier au matin du trois cent-quarante septième jour. Pendant quelque temps, Peren avait continué à cocher les jours sur une plinthe de sa chambre mais là aussi sa manœuvre avait été découverte…

La suite parue est à découvrir dans  le blog tarnais  » Manières de dire   » de mars 2020.