Tous les articles par Gérard Bastide

le vélo à l’ancienne

Après un passage au « concours de machines » de Bruniquel (Tarn-et Garonne )où j’ai pu voir les réalisations d’une quinzaine
de fabricants de cadres de vélo avec un cahier des charges « bagpacking-longue distance -bivouac »,j’ai plongé cinquante ou quatre-vingt ans en arrière avec l’Anjou vélo vintage : cadre,Saumur sur les bords de Loire,quelques 8500 participants rétro-chapeau melon-bretelles-moustaches-jupe plissée, les paysages de l’Anjou, le Crémant du bord de Loire, la visite de caves, champignonnières, châteaux, etc …super beau temps, on a aimé !

écrivains-reporters en herbe 4

Encore un beau travail plus-que-scolaire mené par Pierre C., le conseiller pédagogique,
les enseignants motivés et les mômes bien enthousiastes à la suite de leur visite au festival Echos-ci
Echos- de Labastide-Rouairoux en octobre 2017. La publication ne peut évidemment pas rendre compte de tout
le foisonnement d’idées, de recherches, d’inventivité mais telle quelle, elle offre déjà une bien belle vitrine
à l’école quand celle-ci se préoccupe d’installer les enfants au plus près de la création contemporaine.
C’est par ici  et je trouve qu’ils m’ont fait un bien bel hommage !

« pédale douce »

« Pédale douce » est le dernier titre de Frank Michel paru aux éditions Livres du Monde. De lui, j’avais déjà lu « éloge du voyage désorganisé ”, une réflexion approfondie sur le voyage, la littérature de voyage, la Nomadie … et voilà que dans ce nouvel opus d’une centaine de pages, l’auteur prend la peine de citer l’Intrépide :

“ Notre cycliste oblique revient à la charge, toujours pacifiquement et à vélo, dans un livre plus déjanté encore, au titre programmatique : l’Intrépide Centripète à la recherche du Centre (2016). Le récit d’un être en marge en quête de son centre. Et pour rayonner en son sein, rien de tel qu’un bon trip à vélo en mode géopoétique, d’où l’on verrait presque le fantôme de Kenneth White surgir en haut d’une colline ou au détour d’un virage… cramponné à son guidon et à l’affût du bruit du monde, le poète cycliste se met en selle et, à petite vitesse pour mieux cerner les hommes et laisser infuser les idées, il cible l’axis mundi, ce pilier de la terre, il erre à la recherche du nombril du monde, pétri d’un humanisme à toute épreuve, défiant toutes les embûches sur son passage. Il fallait bien tout ce détour par le voyage lent pour se recentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire sur le sens qu’on donne à sa vie. A l’issue de trois années de tribulations cyclistes, géographiques et philosophiques, il réussit à nouveau magistralement- comme dans son livre précdent- à éviter l’écueil des journaux ou carnets de voyage cyclotouristiques, si redondants et ennuyeux, en veillant minutieusement à toujours placer les mots devant les roues et la poésie avant l’effort. La preuve que le vélo ne s’apparie pas qu’avec l’effort et la gloire, mais aussi avec la créativité, l’imaginaire, la jouissance, le bonheur et parfois la littérature. »

N’en jetez plus !
Après ça, il ne me reste plus qu’à entrer aux éditions de la Pléiade…

causse toujours tu m’intéresses

C’était le 3 juin et ça s’appelait « les mots de la nature, la nature des mots » et il y avait un peu de vent, pas trop quand même et il a pas plu alors c’était bien et on a marché sur le causse de Caucalières et on a vu des orchidées et des graminées et on a même vu des ornithologues à quatre pattes et il y a eu des sketches et de la musique et j’en ai profité pour raconter des histoires du temps où Caucalières (quai+cale+hier ) était un port de mer et j’ai même attrapé des tiques dans l’herbe que j’ai relâchées après les avoir espouties.

GB teste la Frise

Le prétexte, c’était pour rendre visite au « pape » du cyclotourisme néerlandais,  Frank van Rijn, 680000 km en voyage, 123 pays traversés, 8 langues parlées, 16 bouquins de récits de voyage publiés et fêter ensemble ses 70 ans, dont 53 le cul sur une selle. Nous sommes donc allés lui rendre visite chez lui, en Drenthe, province septentrionale à l’est de la Frise. Nous avons pédalé dans des paysages magnifiques, roulé jusqu’à la mer des Wadden et poussé jusqu’à Leeuwarden qui est cette année la capitale européenne de la culture. Que du beau, du vélo, du cool. Une tout autre culture, c’est sûr. Quand on revient dans le sud de la France, on se sent, comment dire, un peu décalé…

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Mai que Mai, 11° !

L’inusable festival occitan des Hauts Cantons, Mai  que Mai, a été une nouvelle fois une réussite. Le temps est resté beau-malgré le vent- toute la semaine et des trouvailles, des coups de coeur, des réussites, plasticiens, musiciens, artistes, circassiens, danseurs, bénévoles, je peux pas les citer tous,  ont fait de cette édition encore une fois un petit bijou. En ma qualité d’artiste associé du festival (bigre !) j’ai encore une fois joué ma partition de conteur content contant sans compter. Quelques photos  de ces si précieux moments…

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la superstition

Mon billet d’humeur à propos du récent « Mille feuilles » qui s’est tenu à la médiathèque d »‘Aussillon le 13 avril :

SUPERSTITION… vient du latin superstitio, qui l’eût cru ? Lui-même dérivé de superstare : La superstition, superstar ! Il est vrai que la superstition est pas mal en vedette ces temps-ci. Superstare signifie ce qui se tient au dessus, ce qui surnage, ce qui subsiste… après quoi ? après toutes les inquisitions, la destruction des idoles, les bûchers, les autodafés , les procès en sorcellerie, après toutes les tentatives d’éradication de la part de la religion dominante pardi. Si l’on cherche une définition de la superstition, on trouve  « croyance irrationnelle ». Ah bon ? Il y aurait-il donc des croyances rationnelles ? Une croyance par définition est quelque chose de personnel, de subjectif, parfois associé à un groupe culturel, en tout cas pas du tout scientifique. La croyance s’oppose à la raison. Croyance irrationnelle est un pléonasme. Une croyance rationnelle est un oxymore. Superstition est un terme nettement péjoratif. Il traîne avec lui un délit de sale gueule. Superstition renvoie immanquablement à l’obscurantisme, si possible moyenâgeux. Comme si le Moyen-âge n’avait pas vu fleurir en Europe toutes ces cathédrales, en même temps que les troubadours, l’amour courtois, les deux François, Villon et Rabelais ! Superstition fait écho à obscurantisme, ou mieux encore paganisme. Avec l’anathème « superstition » on renvoie dans les cordes tous les tenants des anciens cultes, des premiers rites, de tous les polythéismes. Pourtant les mythes grecs, ça vous a une autre gueule que le concile de Latran. Et le Kama Sutra a plus d’attraits que la vie édifiante de la petite Bernadette Soubirous.

Moi je dis vivent les superstitions. On a tous besoin de rites personnels, ça aide à se structurer. Tenez, moi tous les matins, je commence invariablement par des tartines beurrées. Et je ne me chausse jamais sans au préalable avoir enfilé mes chaussettes. Je ne vais jamais sous la douche sans m’être déshabillé auparavant. C’est comme ça. Et puis la superstition n’a jamais fait de tort à personne. Essayez donc d’écraser un chat noir sur votre route tout en croisant les doigts d’une main et en touchant du bois de l’autre. Si vous y parvenez, vous me tiendrez au courant. Au fait, le vendredi treize, treize à table, vous croyez peut-être que c’est à cause de la dernière scène de l’acte IV, de la Cène. Pas du tout. C’est parce que c’est vachement difficile de couper un gâteau en 13. Et si vous persistez à coincer sur le chiffre treize, c’est parce que vous êtes tout simplement atteint de triskaïdékaphobie, la phobie du chiffre 13. Retenez bien ce mot et vous allez cartonner au Scrabble. J’arrête ma petite chronique car on risque de m’accuser de mauvais esprit. Mauvais esprit, ce serait un comble pour des gens qui ne croient pas à la superstition…   Si vous ne partagez pas ce texte avec dix personnes avant minuit, vos dents tomberont, vous perdrez au loto, vous serez renversé par un parapluie et écrasé par une échelle.