Archives de catégorie : L’écolo actif

guide voie verte passa païs

Ca y est, il vient enfin de paraitre le guide de la voie verte Passa Païs. Il décrit dans le détail l’itinéraire ouvert de Mazamet à Mons la Trivalle pour le moment, jusqu’à Bédarieux dans un avenir qu’on espère proche (les travaux de débroussaillement entre Mons et Le Poujol vont bon train ).a l’intérieur, le tracé, un brin d’histoire, quelques idées de balades, randos ou  découverte patrimoine.
Ce guide est disponible gratuitement dans tous les offices de tourisme du secteur.
Pour avoir un avant-goût de votre prochaine virée,
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Paris-Dakar par la vallée du Thoré

Les essais privés sur voie publique continuent !
Malgré la colère des riverains, malgré les nuisances de tout poil, malgré la motion adoptée en septembre par le conseil municipal de Labastide-Rouairoux, des essais de bagnoles de course continuent à se dérouler sur la D.64 et la D. 165. qui est « neutralisée » pour l’occasion à toute circulation. Et ce avec la bénédiction de la Préfecture du Tarn qui manifestement, n’a pas bien relu son agenda 21.
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Les-essais-automobiles-sur-route-ne-font-pas-l-unanimite.html

Une France rayonnante, par Denis Sieffert

Une analyse intéressante du coté idéologique de l’atome  » à la française » par Denis Sieffert( Politis  du 17 mars 2011 )

« (…) La France occupe aussi dans l’histoire du nucléaire une place particulière. Nulle part autant que chez nous les sources d’énergie n’ont à ce point été concentrées. L’atome produit aujourd’hui 80 % de notre électricité contre 35 % au Japon. Ce qui rend le débat passionnel, pour ainsi dire impossible.En France, le nucléaire ne s’est pas imposé comme une nécessité, mais comme une idéologie. Et, disons-le, comme un soubresaut de notre empire. Le nucléaire est devenu d’emblée, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, comme un motif de fierté en compensation de notre empire en voie de démantèlement. Comme l’avait fort bien démontré l’historienne américiane Gabrielle Hecht (1) dans un ouvrage remarquable, le nucléaire est rapidement devenu, dans l’esprit des dirirgeants français de l’après-guerre, de Gaulle le premier, »un empire déterritorialisé » en remplacement du fameux empire  » de Dunkerque à Tamanrasset », cher au Général. Un empire technlogique qui assurerait « le rayonnement » de la France partout dans le monde.
Le nucléaire a été pensé par nos politiques comme un nouvel instrument de domination coloniale. Quelque chose qui mêlerait au plus niveau d’ambition des objectifs scientifiques, économiques et stratégiques; le projet nucléaire s’est immédiatement confondu avec l’identité de la France. On sait combien ces sujets sont délicats. Le corollaire de cet acte de naissance est on ne peut plus lourd, c’est l’absence totale de démocratie au moment des principales prises de décisions qui, pourtant, allaient engager notre société pour des décennies.(…) Il a fallu l’émergence de l’écologie politique, et le début d’une critique radicale des notions de progrès et de productivisme pour que le nucléaire devienne au moins objet de débat. Un débat balbutié dans la société civile, mais toujours interdit dans la classe politique. Malgré les risques que l’accident de Fukushima met en évidence, malgré les multiples inconnues qui entourent la question du traitement des déchets radiocatifs, l’heure est au toujours plus.
Toujours plus puissant et concentrant toujours plus de risques, comme cet EPR , la centrale de » troisième génération », déjà en construction à Flamanville, et en vente partout dans le monde où passe le VRP Sarkozy. Sans parler d’ITER, prévu pour 2020, en dépit de l’accumulation de déchets et de maniement à haut risque du tritium. Comme si l’industrie la plus dangereuse que l’homme ait jamais conçue était une fois pour toutes exemptée du principe de précaution.
(…)
A l’heure où l’angoisse grandit à Tokyo, nous en sommes à nous interroger sur la maturité de notre démocratie qui a besoin d’une catastrophe pour ouvrir un débat qui engage  à tous points de vue, scientifique, politique, économique, culturel, l’avenir de la société française et de ces pays lointains et incertains auxquels nous vendons notre marchandise.  »

(1) le rayonnement de la France, La Découverte, 2004.

« on s’est bien amusés », de Fred Vargas

‘On s’est bien amusé », par Fred Vargas
 » Nous y voilà, nous y sommes.
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons chanté, dansé

Quand je dis nous, entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.
Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? demanderont quelques esprits réticents et chagrins. Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).
Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est -attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille- récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés). S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire. Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie -une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être. A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore. »

Médiapart parle de nous

Article paru sur le site de « Médiapart » le 22 octobre 2010

De la vallée du Panshir à la vallée du Thoré

A Labastide-Rouairoux, dans le Tarn, pour la troisième année, se tenait les 15, 16 et 17 octobre 2010, un festival du film documentaire parrainé par le photographe Reza, en hommage au réalisateur documentariste Christophe de Ponfilly (1951–2006). Plongée dans cette France profonde qui ne s’arrête pas à la surface de la vie.
Grâce à Alain Mingam, avec qui j’ai renoué des liens confraternels lors du vernissage de la superbe exposition de James Nachtwey à Lyon, j’ai vérifié une fois de plus, la fameuse phrase de Nicolas Bouvier : « On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. » *

« La frontière dans tous ses états » tel était le thème du festival « Echos d’ici, Echos d’ailleurs ». La frontière, celle qui sépare le Sud du Nord, l’intérieur de l’extérieur, l’enfance de l’adolescence, le rêve de la réalité… Marie Bernar et toute l’équipe de l’association qui organisent cette manifestation n’ont pas, eux, de barrières dans leurs têtes. Le festival est principalement axé sur les films documentaires, mais la photographie, les arts graphiques, les arts vivants sont de la fête.(…)
A la gare de Béziers, Philippe nous attend à la descente du premier et unique TGV non-gréviste de la journée en provenance du Nord. Le garage Renault de Labastide-Rouairoux sponsorise le festival en prêtant une voiture pour accueillir les invités (réalisateurs, journalistes). Passé la plaine viticole de Saint-Chinian, on attaque les lacets du défilé de l’Houvie, le col de Rodamouis pour plonger sur Saint-Pons-de-Thomières. On franchit la frontière entre Hérault et Tarn – entre deux régions également – et l’on  remonte sur le col de la Fenille « qui marque la limite des eaux, d’un côté ça coule vers la Méditerranée, de l’autre vers l’Océan » précise Philippe, notre chauffeur. Nous voilà enfin, comme dit en occitan Françoise Fabre – madame le maire – « dans le pot de chambre du bon dieu » !
3208 habitants en 1968, environ 1500 aujourd’hui : « Sur un demi siècle on a convaincu les gens de quitter l’agriculture pour l’industrie du fil, puis les usines de la vallée ont fermé les unes derrière les autres au profit des chinois. Doublement cocu ! » commente un bastidien. Au moment du vote du budget primitif de la commune, en avril dernier, le conseil municipal constate qu’il a  perdu 400 000 euros de taxes professionnelles… Dans le village de nombreuses maisons sont à vendre, la population est âgée, c’est la crise ici, comme ailleurs.

Malgré les attraits touristiques de la Montagne noire, du « Parc régional du Haut-Languedoc et Pays cathare », malgré l’arrivée d’une population non négligeable de « néo ruraux » venus d’ailleurs, malgré une manifestation à la gloire du fil et un musée du tissu, la commune de Labastide-Rouairoux peine à revivre son confort d’antan. « On a la qualité de vie, mais il faut se battre chaque année pour qu’on ne nous ferme pas une classe de collège, une classe de maternelle… » confie un élu. En tout cas, les bastidiens ne baissent pas les bras, la preuve ce festival du film documentaire.

« Ça a commencé il y a trois ans. Un homme avec un camion et un cinéma s’est installé sur la place du village et quand la nuit est tombée presque tout le monde est venu pour le film. C’est ce soir-là que j’ai vu sur le drap qu’il y avait des gens qui ne vivaient pas comme des croûtes jaunes  » écrit Gérard Bastide dans un recueil de nouvelles publiées chez un éditeur local **. L’histoire narrée dans cette nouvelle « L’autre frontière » est un peu celle du festival dont le sous-titre est « Sur les pas de Christophe de Ponfilly »(…)

Pour lire la suite, rendez-vous sur le site de Mediapart

Michel Puech

réouverture du Musée du Textile

(discours prononcé par GB le 10 juillet 2008 )

REOUVERTURE DU MUSEE DU TEXTILE

Comme disait naguère le poète Patrice de la Tour du Pin,
“ Les peuples qui n’ont pas d’histoire sont condamnés à mourir de froid. ”
…Les peuples qui n’ont pas d’histoire…
Et les villages qui n’ont pas d’histoire ? Qui n’ont plus d’histoire ? A quoi sont ils condamnés, les villages qui n’ont plus d’histoire ?
Ils sont condamnés à la monotonie, à la banalisation, à l’insignifiance, à l’amnésie collective, condamnés à devenir des lieux sans âme, que l’on traverse sans souhaiter s’arrêter, tous semblables, tous pareils.
Fort heureusement, ce n’est pas le cas de notre cité de Labastide-Rouairoux. Cette vallée est riche d’une si longue tradition textile : on a retrouvé des fusaïoles datant du Néolithique ! Par la suite, tout le long temps de notre histoire est ponctué par l’activité textile : on cite des tisserands cathares au XII° siècle, on évoque les métiers à tisser qui rythmaient la vie de chaque maison au temps de la Réforme et des guerres de religion, les commandes de draps et de tissus militaires pour la Grande Armée de Napoléon, les premières fabriques mûes par l’énergie hydraulique, la réputation de qualité des tissus et apprêts de Labastide-Rouairoux, les tissus pied-de-poule qui allaient jusqu’en Angleterre pour habiller la famille royale, la recherche constante de nouveauté, saison après saison, pour les collections de haute couture,…
En feuilletant ainsi l’album des souvenirs, ce sont aussi des pans entiers de mémoire ouvrière qui défilent : les conditions de travail, les rues encombrées au moment de la sortie des usines, les grèves, les manifestations, mais aussi les jours de fêtes, les anecdotes et les savoir-faire partagés autour d’un métier devenu bien plus qu’un métier, un tradition collective, une façon de vivre.
C’est ce fil têtu de la mémoire qui risquait à tout jamais de se rompre quand le textile local fut à son tour victime des premières manifestations de la mondialisation, quand il a semblé plus facile et surtout plus rentable de faire fabriquer dans les ateliers du tiers-monde les tissus qui auparavant avaient assuré la prospérité de la vallée. L’histoire n’étant jamais à sens unique, il n’est pas dit que le renchérissement des produits pétroliers n’aboutisse au résultat inverse, la relocalisation de secteurs entiers de notre économie, peut-être bien le textile lui-même, on ne peut que le souhaiter.
Nous étions à la fin des années 70, les métiers cessaient de fonctionner les uns après les autres, les usines fermaient, les ouvriers chomaient ou partaient en pré-retraite, et chaque semaine des camions chargeaient des machines entières qui partaient pour la casse.
Il a fallu la détermination et l’enthousiasme de quelques-uns pour que naisse- en 1983- la conscience de la nécessité de sauvegarder ce patrimoine.
Histoire qui a débuté par la création d’un écomusée- dont je fus le président-fondateur- sur ce territoire de la Montagne Noire avec des collections agraires, textiles, hydrauliques, industrielles, la meunerie, les moulins, une imprimerie et même une distillerie !
1983 – 2008 : un quart de siècle, 25 ans d’une histoire longue et complexe car rien n’a été simple, commencée d’abord dans les batiments de l’usine Bourguet, puis qui s’est poursuivie par l’acquisition de l’usine Armengaud – qui date de 1880 – son site actuel. Devenu depuis janvier 2001 le Musée départemental du Textile, géré et animé par le Conseil Général du Tarn et tourné vers le patrimoine.
Patrimoine matériel d’abord, machines, cardes, métiers, objets, photos, livres d’échantillons récupérés par cartons entiers dans les usines, mais aussi patrimoine immatériel, savoir-faire, techniques, tours de main, témoignages ouvriers incarnés aujourd’hui de belle manière par les anciens du Comité Textile.
Qui dit musée dit mission conservatoire. Mais pas conservatrice : Aujourd’hui , le Musée du Textile de Labastide-Rouairoux est résolument tourné vers le futur : tendances “fashion” pour chaque saison, logiciel de création textile, nouvelles collections, nouveaux projets, accueil de scolaires, artistes en résidence… et nouveau parcours muséographique, où tous les sens se trouvent sollicités, le regard avec les matières, les couleurs, les formes, l’ouïe avec les nombreuses machines, l’odorat avec ses odeurs mêlées de graisse et de suint, le toucher des matières végétales et animales…
Aussi, le Musée du Textile, pour nous Bastidiens, joue le double rôle de vitrine et de miroir. Miroir car ce musée nous tend l’image à peine voilée de notre identité. Vitrine car il offre au regard extérieur, au curieux, au créatif, au touriste, le témoignage du savoir faire textile de notre vallée. Aussi je souhaite au nom de la commune de Labastide-Rouairoux que j’ai l’honneur de représenter aujourd’hui une bonne fréquentation dans ses locaux rénovés et longue vie au Musée du Textile !

in-SITA-tion à la rébellion

Dans les années 2000, le funeste projet de la SITA d’installer dans les Hauts Cantons de l’Hérault un gigantesque site d’enfouissement de déchets ultimes nous a pas mal mobilisés pendant des années, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais l’association Patanarès a fini par gagner, ce n’est pas si fréquent. A mon petit niveau, j’ai essayé d’apporter mon aide avec ce bouquin, « Chroniques Désastreuses » qu’on a vendu à plus de 800 exemplaires pour financer la lutte

Et j’ai même commis un rap, que l’on me pardonne, c’était pour la bonne cause, intitulé IN-SITA-TION A LA REBELLION