( paru sur le site du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet)
Les réponse alambiquées et purement comptables du Conseil Général du Tarn confirment tout le mal que je pense de cette prétendue notion de « compensation ». »Dépenser, compenser », la racine est la même. On est face à une logique comptable d’essence néo-libérale qui se contrefiche des impacts réels sur le vivant. Ca avait commencé il y a quelque temps avec les hélicos à la Nicolas Hulot et autres Arthus-Bertrand : je te parcours 1000 km en hélico, mais à la place et « pour compenser », je replante des
arbres ou j’ouvre une école au fond de la brousse.L’arithmétique y trouve peut être son compte, pas la biodiversité.Et que je te verdis mon image et que je me donne bonne conscience à peu de frais.
Déclinaisons possibles :
je fume comme un pompier la semaine mais »pour compenser »
je fais deux heures de running en salle et trois longueurs de piscine le dimanche;
j’ai écrasé accidentellement un gamin mais « pour compenser », le tribunal
estime à tant de milliers d’euros le préjudice;
je détruis des milliers d’hectares de forêt primaire et
« pour compenser » je crée une fondation verte…etc.
on touche le fond de l’absurde comptable avec « la plus-value des travaux »
et les « coefficients multiplicateurs ».
La nature, ça vit, ça meurt, ça pousse, ça se régénère ou ça se pétasse, mais ça ne se compense pas.
Difficile d’expliquer ça à une salamandre écrasée ou un paysan exproprié.
Il s’agit clairement de deux conceptions du monde qui s’affrontent.
c’est peu dire qu »ils » ne sont pas prêts à entendre nos arguments…