Tous les articles par Gérard Bastide

fukushima fiat lux

en réponse à un édito paru dans la Montagne Noire le 29 octobre
Monsieur le Directeur du quotidien « la Montagne Noire »,

j’ai lu avec intérêt votre édito du N°4668 paru sous le titre « les antinucléaires nous doivent la lumière » car
1°  il met l’accent sur le thème de l’énergie qui sera un enjeu majeur pour ce siècle et
2° car il interpelle les antinucléaires français dont je suis.
Vous agitez tout d’abord le spectre classique du retour à la bougie. Or nombre de nos voisins, au nombre desquels les Allemands et les Italiens, ont voté pour la sortie du nucléaire. C’est faire trop d’honneur aux « écolos allemands » de croire qu’ils ont pu imposer à Angela Merckel la sortie du nucléaire; c’est un souhait massif de la majorité de la population  ( par voie référendaire en Italie ). Quant au Danemark, il envisage  le recours à 50% aux énergies renouvelables à 50% dès 2025. Enfin, pour ne citer que nos voisins, la Belgique à son tour envisage sa sortie du nucléaire dès 2015.
Relativement au parc nucléaire français et ses 58 réacteurs, il était censé assurer notre indépendance énergétique, nous fournir de l’électricité à bas prix* et même conforter notre balance commerciale à l’export. Or, on découvre qu’il n’en est rien, que la France devient déficitaire dès le mois d’octobre : elle est obligée d’importer du courant , non seulement d’Allemagne (un comble !), mais aussi de Suisse, d’Espagne et d’Italie.
« les réacteurs nucléaires ne font bondir personne de joie »: cette formule pudique vire à la litote car depuis Hiroshima, on sait que l’atome n’est pas inoffensif; que depuis Tchernobyl, on sait qu’il est ingérable;  depuis Fukushima, on sait qu’il peut stopper pour des décennies l’évolution d’un pays entier.
« les éoliennes qui tournent quand on n’en a pas besoin ». petite piqûre de rappel sur l’énergie : le propre des énergies renouvelables est d’être fluctuant et lié à l’état du climat à l’instant T; de même que l’hydroélectricité ne vaut que si le barrage est plein, le soleil ne chauffe que dans la journée, l’éolienne ne tourne que si le vent souffle etc…Les énergies renouvelables ne sont pas mieux « garanties » que le nucléaire qui est dépendant des approvisionnements en uranium ou le prix du brut qui fluctue selon les marchés.
Le fond de l’affaire, c’est que la France dépense de plus en plus chaque année en électricité. Si le secteur industriel a fait de vrais progrès en matière de productivité et d’économies d’énergie, en revanche le secteur privé, notamment l’habitat constitue un vrai gouffre énergétique. C’est le problème classique de la baignoire qui fuit et pour laquelle on doit ouvrir le robinet à fond pour tenter de la remplir. La faute à un parc immobilier vieillissant,  l’absence d’incitations fiscales et surtout au recours massif à cette hérésie énergétique qu’est le chauffage électrique, dont EDF s’est fait le champion depuis des décennies, à rebours de tous les autres pays d’ Europe.
Quel que soit le scénario retenu, Il est urgent d’inciter à des économies massives d’énergie, notamment  électrique, par l’isolation des batiments, les gestes civiques et de bon sens d’autorégulation ( ou sobriété énergétique ) voire le recours à des limitations drastiques de consommation.

* À l’Assemblée nationale, le 21 juin dernier,  la Commission des finances avait demandé à un rapporteur spécial d’examiner l’état financier du nucléaire français. Une première version de ce travail présentée à quelques députés a fait l’effet d’une bombe. En 20 pages le rapporteur spécial Marc Goua dresse un bilan accablant des méthodes et des résultats financiers d’Areva et de plusieurs acteurs du secteur.  À le lire, on découvre des responsables qui tentent par tous les moyens de dissimuler les mauvais résultats financiers et le coût exorbitant du nucléaire. Pour continuer à prétendre qu’il s’agit de l’énergie la moins onéreuse. Exemple éloquent : celui du démantèlement des centrales et des installations qui arrivent ou arriveront prochainement en fin de vie. Le Parlement avait demandé que la facture soit prise en compte dans le calcul de l’électricité. Peine perdue. Le rapporteur regrette ainsi, non sans ironie, de ne pas avoir obtenu : une décomposition des coûts de l’électricité qui intègre le coût du démantèlement des centrales et du traitement des déchets, le ministre de l’Écologie a fourni sur ce sujet des indications certes solides et détaillées, mais incomplètes. Il signale au demeurant d’emblée que « le nucléaire est le moyen de production électrique le plus compétitif en base ». Le rapporteur spécial voudrait être assez optimiste pour sauter aussi vite à cette conclusion. La commission Énergie 2050, à peine installée par le ministre de l’Écologie en septembre 2011, a en effet avancé le chiffre de 750 milliards d’euros pour le démantèlement de toutes les installations nucléaires françaises, soit 58 centrales. Cette instance paraît pourtant peu susceptible d’être hostile aux intérêts de la filière nucléaire, puisque les associations militant contre cette forme d’énergie ont refusé d’y être représentées.
Comprenez, si la gestion des déchets et des centrales hors d’usage est effectivement prise en compte, le nucléaire ne constitue plus seulement une source de pollution, il représente aussi un gouffre financier.

Naturellement, je serais heureux de voir ce courrier publié dans un de vos prochaines livraisons de la Montagne Noire, voire de susciter un débat.
Dans cette attente et avec mes cordiales salutations,

Gérard Bastide
maire-adjoint EELV de Labastide-Rouairoux,
vice-président du Parc naturel régional du Haut-Languedoc

sortie créative

dans les gorges de la Cesse ce dimanche 25 septembre organisée par l’association Aphyllante. Avec dans le rôle du meneur de jeu GB lui-même,  le jeu était à mi-chemin entre le jeu de rôle et les gages, il s’agissait en tirant une carte au hasard d’accomplir une tâche: il y eut de graffiti préhistoriques, la découverte d’une civilisation microscopique, de la danse de roc, un botaniste fou, des journalistes curieux, des oiseaux rares et des fous rires !
Une jolie expérience à renouveler…
pour des images et des commentaires pertinents, voir le blog de Patricia

Mai Que Mai 2011

Encore une belle édition pour le festival occitan Mai Que mai dans la vallée de l’Orb : concerts, conférences, théatre, jeux, rando, artistes en tout genre, …le tout dans un bel esprit populaire.
j’en ai profité pour tester mon nouveau spectacle, « contes pholisophiques » et je viens de recevoir les 1° photos, inoubliaples forcément, d’aquel spectacle insurpassaple !

papillon

 

hydrobiographie d’une goutte

La société Cyclable en partenariat avec Carnets d’Aventure, le voyage nature et Schwalbe organisait un concours  sur des projets de voyages à vélo.
Ca y est, les résultats  du Concours Aventure Cyclable 2011 viennent d’être rendus publics !

Voici les résultats :

1er : « Bicyclettes en tête ! » – Camille de PREISSAC et Benoît MAAS

2ème : « Les roues de la terre » –  Emmanuele NEGROSINI (www.lesrouesdelaterre.fr)

3ème : « Autour d’ailes » – Romain NICOLINO (www.autourdailes.com)

4ème : « Un tour de France avec notre petit monde » – Famille MARCHAND

5ème : « Juste un tour en vélo.com » – Amandine MAS (www.juste-un-tour-en-velo.com)

6ème : «  Hydrobiographie d’une goutte » – Gérard BASTIDE

7ème : « Voyage en terre de glace » – Lucas SEMBLAT

8ème : « Tour de la mer Baltique à vélo » – Monika HAU et Benjamin ANCEL

9ème : « L’Odyssée andine » – Famille BRUNET-VIANA

10ème : « La bicyclette coopérative » – Emilie RIFFARD et Mathias DEVAUX

Hors-concours : « 3000 kilomètres de St Nazaire à Constanta » – Elodie SACHET et Anne-Laure POTEVIN : prix spécial du Jury pour leur projet… et de chaleureux encouragements… c’est aujourd’hui même qu’elles partent !

La remise des prix aura lieu le Jeudi 26 mai à 17H à Lyon (Vélonaute – 68, cours de la Liberté – 69003 LYON) ; nous vous invitons chaleureusement à vous joindre à nous ; ce sera l’occasion de rencontrer les autres gagnants et d’échanger sur les différents projets primés !

Pour info, mon projet ci-joint -départ prévu fin-aout pour 3 semaines jusqu’à l’océan !

HYDROBIOGRAPHIE D’UNE GOUTTE

Vers 1660,  Pierre-Paul Riquet, le père du Canal du Midi, parcourt la Montagne Noire à la recherche de la solution pour alimenter en eau son futur canal.
La légende affirme qu’un jour, accompagné du vieux fontainier Pierre Campmas, il découvre à la fontaine de La Grave un ruissellement de part et d’autre d’une pierre qui montre aux deux hommes l’écoulement de l’eau, d’une part vers la plaine du Toulousain et l’Océan, de l’autre vers la Méditerranée. La solution est trouvée !  Quelques années après, heu…en 2011 plus précisément, j’ai le projet de raconter l’histoire d’une goutte d’eau qui, partie du culmen de la Montagne Noire, coule jusqu’à l’Océan. Goutte que j’accompagnerai à vélo, au fil  de l’eau, depuis la source de l’Alzeau qui alimente le canal jusqu’à son embouchure au fin bout de la Gironde. L’histoire d’une goutte. Une “hydrobiographie” en quelque sorte.
Pour quelqu’un qui a grimpé à VTT la plupart des sommets méditerranéens, Toubkal , Etna, Canigou, Stromboli, Olympe,…et en a tiré un récit de voyage, “la Voie cyclique” à paraitre aux éditions “le Pas d’Oiseau”, qui a traversé la France et l’Europe par les voies vertes et a publié plusieurs guides  de VTT aux éditions Edisud, les 45O km du parcours peuvent sembler bien modestes.
Effets de l’âge ? Certainement. Ambition mesurée ? Sans doute. Mais aussi le désir de prendre le temps de réfléchir, de contempler, d’en faire un voyage tout autant philosophique que sportif. La preuve, j’emporte dans mes sacoches aquarelles et pinceaux pour en tirer la matière à un carnet de croquis et de voyage. Et la tente pour vivre au plus près de l’eau, à son rythme.
La franchise m’oblige à préciser que je ne suis pas exactement sûr de suivre la même goutte du début jusqu’à la fin et de la retrouver dans tout cet océan.
Qu’importe. On aura compris que cette histoire de goutte, c’est la métaphore de tout voyage sincère.

Gérard Bastide,
mars 2011