le déconfinement pour les nuls

Depuis ma zone d’inclusion, que je préfère largement à  confinement,  j’ai été justement amené à réfléchir à ce fameux confinement. Notez tout d’abord que c’est un mot auto-oxymore, c’est à dire qu’il contient une chose et son contraire : con et finement. Si ça ne vous apparait pas immédiatement, inversez donc les termes : finement et con. Il y a bien sûr pas mal de formules oxymoresques, comme « compétent » et « ministre », ou encore   «pénurie volontaire», mais un mot auto-oxymore, style  «contrordre», c’est plus rare. Si vous en connaissez d’autres, merci de me le signaler.
Mais parlons plutôt de l’après, du déconfinement. Les Français ne répugnent pas aux termes techniques,  du moment qu’on leur explique. Attendons-nous à trouver plutôt la déconfinementation (d’où ne disparaitra pas le distanstationnement). Avec l’ensemble des problèmes qui seront liés à la déconfinementation, c’est-à-dire la déconfinématique.
Heureusement apparaitront bientôt des spécialistes du déconfinement, des déconfinématiciens, des déconfinémologues ou déconfinémologistes, mieux encore des déconfinementologues ou déconfinementologistes, porteurs d’une science nouvelle, la déconfinementologie. Ainsi qu’une pléiade de termes nouveaux et adaptés à la situation, les déconfinementologismes. Inévitablement, on va voir des déconfinementophiles, partisans d’un déconfinement rapide, ou polydéconfinementation, ou encore pluridéconfinementation (en anglais fast quarantine) et des déconfinementophobes, hostiles au déconfinement qui pourraient bien rejoindre les rangs des confinementophiles partisans d’un microconfinement et promouvant le néoconfinement. Mais attendons-nous à trouver en face des partisans acharnés du déconfinement, des déconfinementissimes, au point d’en faire une maladie, une forme aigüe de déconfinementophrénie, qui (dé)confine à la folie avec des symptômes plus ou moins sévères de déconfinementose ou des affections liées à la déconfinementite et qui font circuler des thèses absurdes sur le déconfinement tôt sous le déconfinemanteau. Des investigations plus poussées, comme des déconfinemanalyses, pourront être effectuées. Les tests pourront ainsi séparer les cas banals d’écodéconfinement des cas plus douteux de psychodéconfinement voire même d’autodéconfinementation liés à la décompensation. Pour réussir une déconfinementation heureuse, il faudra une solide communication du déconfinement sous peine d’alimenter une décommunication du confinement. Quelques théoriciens politiques déconfinés, certains élus nouvellement inéligibles ne tarderont pas à passer de l’état de déconfiture au concept de déconfinisme, voire peuvent pousser certains à aller encore plus loin, le déconfinementisme avec ses hordes de partisans, les déconfinementeurs (et les déconfinementeuses, évidemment). Certains n’hésitant pas à parier sur le retour d’un cryptodéconfinement. Heureusement, d’autres études, notamment la paléodéconfinementation, la protodéconfinementation et l’archéodéconfinementation, aidées par la bactériodéconfinementation démontreront sûrement que tout cela ne date pas d’aujourd’hui.
Espérons que la crise passée, on ne retombe pas dans un recon-finement ou une reconfinementation qui obligerait à redéfinir la règlementation des standards des protocoles des pré-requis du périmètre d’une nouvelle redéconfinementation.

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