lu sur le blog « le monolecte », d’Agnès Maillard
Ils n’ont plus besoin de nous.
En fait, nous sommes même un peu encombrants. Comme des wagons vides que l’on détache pour ne pas se les traîner dans la montée.
Chaque Crise n’est jamais que l’accélération brutale et préméditée d’un processus entamé depuis quelques décennies, un processus volontaire et conscient qui consiste à refermer la parenthèse maudite des droits des peuples nés du traumatisme de l’après-guerre. Ce n’est même pas moi qui le dis.
L’objet de La Crise, comme processus économique conscient, constant et entretenu par des politiques qui ne relancent rien parce qu’elles ne sont qu’aggravantes, l’objectif ultime de cet état de choc permanent, c’est la disparition de la classe moyenne mondiale et la liquidation de la population surnuméraire.
Dit comme cela, ça fait un peu exagéré. Complotiste fou. Paranoïaque en pleine crise psychotique. Terroriste, même, un peu, sur les bords.
Mais les faits sont plus têtus que 30 ans de propagande de Crise. Les faits racontent que la richesse mondiale, elle, progresse sans cesse, que l’humanité n’a jamais été aussi riche qu’en ce moment. Ce qui signifie, concrètement, qu’il n’y a aucune crise économique en cours. Ce qui signifie, concrètement, que toute politique visant à réduire encore un peu plus les moyens de subsistance d’une partie de plus en plus importante de la population mondiale est une politique délibérée de paupérisation à grande échelle, une politique de création artificielle d’inégalités insupportables, une politique de confiscation des ressources du plus grand nombre pour le profit de quelques-uns.
Ceci n’est pas une putain de crise. Ceci est le bout du chemin. Ceci est le rétablissement d’une société féodale, où la loi du plus fort, du plus riche écrase tous les autres. Ceci est la négation de tout ce que les peuples avaient construit et gagné depuis seulement 60 ans. Ceci est la fin du Contrat social. Ceci est une fin de civilisation.Ceci est leur réponse, leur solution, à la seule véritable crise actuelle : la crise écologique.
Parce qu’il faut vraiment être naïf pour penser que la part la plus gaspilleuse et profiteuse de notre population n’a pas pris la mesure du véritable danger qui nous guette : le fait que notre nombre, en tant qu’espèce, conjugué à notre mode de vie, implique un épuisement des ressources et donc de nos capacités de survie, toujours en tant qu’espèce, sur cette planète.
Il n’y a, en gros que deux façons de réagir face à la crise écologique majeure :
changer globalement notre mode de vie afin de le rendre supportable pour notre planète. Cela revient grosso merdo à quitter le modèle capitaliste, basé sur la surproduction et la surconsommation d’une bonne grosse minorité de l’humanité, pour un modèle fondé sur les besoins humains véritables, quelque chose qui, en gros, devrait tous nous faire converger vers le mode de vie d’un Bengali moyen. Vaste progrès pour certains d’entre nous, petit changement de braquet et grande révolution intellectuelle pour la majorité d’entre nous et sacrifice incommensurable pour les quelques-uns qui vivent et consomment comme des porcs.
éliminer la concurrence en limitant drastiquement et autoritairement l’accès aux ressources. Favoriser une régulation néo-darwinienne de la population en dégradant globalement les conditions de vie : limitation de l’accès à la nourriture, au logement, aux soins, au repos et à l’éducation. Ne conserver, dans un état de servitude volontaire, que la partie de la population nécessaire pour produire les biens indispensables au confort de la minorité dominante. Libéré du poids démographique, continuer de gaspiller et de se goinfrer sans se soucier des conséquences.
À votre avis, quel choix ont bien pu faire ceux qui nous gouvernent et qui, à ce titre, sont au sommet de notre chaîne alimentaire spécifique ?