Archives de catégorie : l’ecriveur polygraphe

le retour de Martin Glayre

hé hé, ça fait la deuxième année que je gagne le concours d’écriture organisé
par la Maison du Vélo à Toulouse. le thème cette année: un aventurier découvre la Ville Rose. Sympa, les textes sont lus en situation au cours d’une balade à vélo dans les rues de Toulouse. Allez, je ne résiste pas au plaisir de vous livrer mon texte en vieux françois, quelque part entre François Villon, Rabelais et Boileau :

LE RETOUR DE MARTIN GLAYRE

Autres fois baschelier fus aux escholes de Tholose. Or il y a force tems et ne me souviens goutte des leçons de théologie que nous dispensa Maistre Thibaud de Pechbusque, la malepeste l’étouffe. Seul me souvient les Sainctes Escritures, qui disent que quand il gèle il fait frescure.

Mieux ai la remembrance de maintes paillardises et des polides puscelles du barri Nau Bernat pour qui un jour nous nous bastimes comme des coquillards, Colin Miquet et moy, et l’estafilai d’un quart de joue. Pour les raisons desquelles banni fus de ladite cité, condamné pour mon inconduite à faire pénitence par pèlerinage piéton à Rome.
Outre ! Ne scay si ay trop godaillé en chemin avecque les Italiennes ou si les ditslieux estoient mille lieues plus prosches de Cathay que de Narbonne, mais force écume a coulé sous les ponts de Garomne quand derechef me voici en Tholose la Rose. ..(Visualiser le pdf)

l’intrépide centripète

Ca y est, après plusieurs mois de gestation, le site de l’Intrépide centripète est enfin opérationnel ! UN VOYAGE GÉODÉSIQUE ! UN PÉRIPLE GÉOPOÉTIQUE !
UNE ENTREPRISE LITTÉRAIRE INTERACTIVE ! L’intrépide centripète va partir à vélo à la recherche du Centre, son centre. Son fidèle secrétaire va l’aider dans ses recherches en gérant le Centre de Compilation des Connaissances Concentriques (4XC). Toi aussi, tu peux l’aider en lui précisant ce que tu sais du Centre.
Quelle aventure  !
cliquer

l’Intrépide Centripète

L’INTRÉPIDE CENTRIPÈTE

UN PÉRIPLE GÉODÉSIQUE !
UNE AVENTURE  POÉTIQUE !
UNE ENTREPRISE LITTERAIRE INTERACTIVE !
Ca y est !
Un beau jour, l’Intrépide Centripète a décidé de partir ( à vélo) à la recherche du Centre.
Avait-il trop roulé aux confins du monde ?
Peut-être était-il lassé d’être à la périphérie, à la circonférence, à la marge, décentré, déconcentré.
En un mot ex-centrique.
Pour toucher son Graal géographique- son Géograal- l’Intrépide Centripète sera prêt à toutes les aventures, ne négligera aucun détour.
Il enfourchera sa bicyclette vers les deux bouts, les trois points, les quatre horizons, les cinq continents, les Cyclades, les sept mers.
Finira t-il par atteindre- peut-être- son centre  à lui, son juste milieu ?
(même si le milieu et le centre, c’est pas pareil, mais ne compliquons pas).
Alors suivons l’Intrépide Centripète dans son périple concentrique.
Lui, il nous tiendra en haleine par ses carnets de voyage, le récit au jour le jour de ses découvertes, ses rencontres, ses déconvenues aussi car on peut bien se douter que le Centre ne laisse pas facilement approcher. Vous, vous pouvez aussi l’aider par vos témoignages, vos informations.
Vos contributions, si modestes soient-elles, pourront lui être utiles dans sa quête.
Toi  aussi, participe à l’exaltante expédition de l’Intrépide Centripète à la recherche du Centre !
Si tu as une quelconque idée du lieu où pourrait se trouver le Centre,
si tu as des indices,
si un jour tu l’as approché,
si tu connais l’homme qui a vu l’homme qui a vu le centre,
si tu connais quelqu’un qui pourrait fournir une information (fiable, bien entendu ),
n’hésite pas  à le faire savoir au Centre des Données Concentriques de l’Intrépide Centripète (CDC)
Un site dédié devrait voir le jour ces prochaines semaines, rassemblant témoignages, dessins, commentaires, cartes,récits, suggestions.
Il sera l’amorce d’une aventure littéraire interactive où l’on verra se construire, semaine après semaine, avec votre aide,
le récit haletant- forcément il a le temps-de cette saga hors du commun.
En attendant, les 1° infos peuvent être envoyées à
moi
qui assurera le secrétariat de l’Intrépide Centripète et du CDC.
Précisez juste si vous souhaitez garder l’anonymat ou si au contraire vous tenez à voir mentionné votre nom dans cette aventure.
merci par avance de votre collaboration.

intrepide-centripete

L’outre-frontière et l’Encrier Renversé

Une critique sympa dans L’Encrier Renversé n° 64 (tout copinage mis à part,
évidemment ):
« Ce recueil rassemble quatorze nouvelles sculptées à la main de cet auteur riche de multiples influences (il s’affuble lui-même des sobriquets d’ermite précoce, plasticien ferrailleur, écriveur polygraphe, militant écolo, cycliste méditerranéen, dresseur de pierres, conteur déjanté …) C’est une anthologie des meilleurs textes de GB que nous proposent  ici les éditions Périé. Bref, derrière ces écrits qui ne peuvent laisser indifférent, on trouvera une grande sensibilité, une fantaisie iconoclaste,et, sous-jacentes, les préoccupations de notre temps(…) à découvrir  ! »

sur le blog « écrivains et voyageurs »

1° novembre 2011 :

J’ai lu « La Voie cyclique » de Gérard Bastide

« Polyfaiseur de multichoses », comme il se définit lui-même sur son site, Gérard Bastide est entre autre un « écriveur polygraphe » et un « cycliste oblique ». Sans compter un goût certain pour le sud… Tout ça ne peut donner qu’une œuvre peu catholique (pardon…) et originale. A priori tout ça me plait bien. Lisons La Voie cyclique, dont le titre est déjà une occasion de constater l’humour et le jeu avec les mots que l’on retrouvera tout au long du recueil.

« J’ai tant de choses à voyager »

Le propos de l’auteur est de nous emmener, à vélo, sur les sommets méditerranés. J’aime bien la montagne. Je n’aime pas le vélo. Et les récits des cyclotouristes me laissent souvent sur ma faim : je n’adhère que rarement aux histoires de dérailleurs qui déraillent et de mollets qui fléchissent. Mais dès les premiers mots – la citation en exergue du premier récit, ce « Pour survivre, il faut raconter des histoires » de Eco – et les premières lignes de « Précyclule », je me sens un peu rassuré. Il s’agit de « circonscrire une quête », de « chercher une identité commune » à une « entreprise déraisonnable (qui) n’exclut pas un certain pragmatisme. » On dirait que ça ne va pas être triste, tout en restant à une certaine hauteur… Mais d’abord: faut-il y aller à vélo ? Où, dit plus crûment : est-ce utile de remplacer une sieste par quatre heures de pédalage en plein soleil ? Oui et non. D’abord parce que « toutes les forces physiques qui mettent ce monde en branle semblent s’être liguées contre l’homme debout. » Mais quand on cherche une « voie », et que le taôisme propose des étapes « assez longues et sans ravitaillement », la « voie cyclique » est peut-être ce qui convient le mieux à ce sportif du sud, à ce « cycliste tendance romantique musclé. » Et puis il y a, comme après tout effort physique ; à pied ou à vélo, une sorte de récompense. « Le Bon Faiseur qui récompense les cyclistes méritants a généralement placé au haut des cols d’agréables descentes qui font de l’air, sèchent la sueur et permettent d’oublier les tourments de la veille. »

« Cette montagne me va à gravir »

Dans ces récits on trouvera donc plein d’histoires, et aussi des références à quelques voyageurs ou nomades, comme Thoreau, Kenneth White ou Sylvain Tesson, ce qui n’a rien d’étonnant pour ces voyageurs qui préfèrent « l’ailleurs » au sens physique, mais aussi au sens intellectuel, un « Tibet mental ».
Suivons Bastide. Partons aux Pyrénées, à l’Etna, aux Baléares, au Canigou, au Ventoux, à l’Olympe… à la recherche de ces « cultures de l’altitude, tout ce que la longue mémoire des hommes et leurs croyances ont pu forger à partir de ces sommets. »

On relèvera, entre autres choses, un bref éloge de l’âne : « Qu’aurait été la méditerranée sans l’âne ? Une Laponie sans rennes, une Australie sans kangourous » ; de nombreux jeux de mots, aphorismes, néologismes, traits d’humour – il y a du Allais et du Vialatte dans l’air… – qui donnent un tour joliment décalé aux récits ; des citations comme ce proverbe d’Asie centrale : « Garde-toi de demander le chemin à qui le connaît, tu risquerais de ne pas t’égarer » ; et quelques pensées définitives et pacifistes qui relativisent notre présence sur terre et nos éternels questionnements : « Les armées ont avancé à cheval, les religions à dos d’âne. Les unes et les autres laissant derrière elles le même sillage de mouches et de crottin, de pisse et de sang. »
Ce que je pensais en ouvrant ce livre s’est avéré : ces récits – ce « concerto pour route et cyclo – sortent de l’ordinaire des journaux de voyages cyclotouristiques. La machine est bien là, elle est même le pivot des récits, mais elle est « l’outil commode pour arriver à mes fins personnelles », elle sert surtout à avancer sur la route, de préférence hors des sentiers battus, et est plus souvent prétexte à des bavardages philosophiques – mais une « philosophie du vélo (…) au même titre qu’il y a une philosophie de la clé de 12 ou une éthique du grille-pain » – qu’à des considérations techniques ou topographiques. Pari gagné, si c’était le propos de l’auteur. Très bon petit livre, qui peut être lu et relu – c’est important quand on n’emporte qu’un livre dans le sac à dos, ou la sacoche.
Les premières lignes : « Il s’avance debout au fond des couloirs du temps. L’homme. Avec quelques autres formes dont il partage l’espace, les termitières, les girafes, les autruches et les pingouins, les ours en colère, la pluie, le filet de fumée, il apprend à se tenir droit. Dressé. Bipède. C’est l’arbre qui lui explique tout ça. Et la montagne. »

Gérard Bastide – La Voie cyclique
Sommets méditerranéens à vélo
Editions Le Pas d’oiseau 2011.

http://gerardbastide.fr/sommaire.php