… de faire le couillon. Mais c’était pour la bonne cause, le goûter de Noël de l’école Montessori. Alors, dans ces conditions…
Tous les articles par Gérard Bastide
notre festival dans La Croix
festival du cinéma documentaire, 9°
A Labastide-Rouairoux et nulle part ailleurs, le désormais traditionnel rendez-vous d’octobre. le thème de cette année ? Le corps. Dans tous ses états. Voir sur le site du festival http://echosdudoc.free.fr/?p=2567
De mon côté, j’ai proposé une installation intitulée : « Mon pays, le Khorabsan » : bien sûr, il y a cette matière métallique quasi-organique, tatntôt serpent, tantôt cage ou filet. Ici et là quelques traces de sa vie antérieure dans un chantier. Mais surtout l’empreinte en creux du corps absent. Corps perdu escamoté évanoui volatilisé. Corps niés vendus volés violés rançonnés mutilés écrasés abattus assassinés. Non identifiés. disparus. Décédés. Corps absent. A sa place l’indicible violence du manque à tout jamais.
Fête des sagnes, 6° édition
Encore une belle fiesta naturaliste sous la houlette de Rhizobiome, un site au fond des bois, des prés magiques, des tourbières, des écologues passionnés, un cabaret inédit au fond de la grange, un poil de musique, des produits locaux, plus de 150 personnes au traditionnel rendez-vous… C’était bel et bon. GB en rencontreur d’histoires s’est fendu de quelques récits improbables à base de prince-coq et de fourmi-matelot. Tout ça par ici.
cagadous secous
En occitan normalisé cagadors secòs, en français toilettes sèches. Bref, inutile de tourner autour du pot, c’est bien de nos déchets intimes qu’ il s’agit. Pourquoi encombrer les stations d’épuration avec nos matières fécales ? Pourquoi dépenser douze litres d’eau à chaque tirage de chasse ? Plutot que de chercher du coté de Freud des explications d’ordre psychanalytique, il s’agit avant tout d’un geste de bon sens, sinon politique . « Quoi ? vous faites caca dans de l’eau potable ? » s’exclamait un petit Africain. Donc choix assumé d’utiliser un seau ( en inox, plutôt qu’en plastique pour éviter les mauvaises odeurs ) et de la sciure gratuite de la scierie d’à coté. On vide le seau de 15 litres tous les 2/3 jours. Tous les jours s’il y a du monde. Dans ce cas, chacun participe à tour de role. Le seau est vidé en tas près du jardin. Notre compost va « murir » 2 ans. Certains préconisent de l’utiliser au bout d’un an. Nous on va attendre vingt quatre mois, autant pour des raisons psychologiques que pour sa maturation, et puis parce qu’on a la place, avant de rendre à la terre ce qu’elle nous a donné…
bûche ton chauffage !
Les constructions neuves sont soumises à la fameuse Réglementation Thermique (RT )2012. Pour faire court, la consommation d’énergie des batiments à usage d’habitation ne doit pas dépasser 50 kw/m2/an. Il faut prendre en compte l’efficacité énergétique du batiment, sa situation, les matériaux mis en oeuvre, les différents usages (chauffage, éclairage, climatisation, électro-ménager …) Nous avons opté pour le chauffage au bois, non par habitude- même si nous utilions exclusivement cette source d’énergie depuis 40 ans-, mais parce qu’il nous semble évident dans un pays forestier comme la Montagne Noire d’utiliser cette énergie locale. Limite de l’exercice : une maison de moins de 100 m2. Pour en savoir plus sur les dispositions réglementaires concernant le chauffage au bois, c’est par ici. Contrainte supplémentaire, la loi impose un dispositif de réglage automatique. Les poëles à granulés savent le faire. Or, nous ne tenons pas à utiliser des granulés, car cela nous semble une aberration de transformer le bois en granules (consommation énergétique ), puis de le transporter (re-consommation ). Du coup, les poëles à bois bûches qui satisfont à tous ces critères sont peu nombreux sur le marché. Nous avons choisi un poële danois HWAM qui accepte des petites buches de 33 cm, autonomie 7 à 10 heures, avec un stockage de 80 kg de pierre olaire pour restituer les calories même quand le feu s’est éteint et … la fameuse télécommande qui donne la température intérieure, celle souhaitée, qui allume un petit ventilo et qui couine quand le poële réclame un apport de bois !
doux et classe, le douglas
Pour la structure de la maison, nous avons opté pour le douglas (pseudotsuga ) issu de forêts locales ( vers Brassac ) et scié à Semalens ( Tarn ). Abondant, bonnes qualités mécaniques, bel aspect, longévité, résistance aux maladies. Seules les longues portées (supérieures à 3 mètres ) ont été réalisées en poutres de lamellé-collé. Douglas aussi pour le bardage extérieur, fixé sur des liteaux eux-même recouvrant le pare-pluie. Bardage vertical ou horizontal ? (sans même parler du bardage oblique ) Les deux formules ont leurs adeptes, avec d’excellentes raisons pour chacune d’elle. Il a fallu trancher sans vexer personne : vertical pour les façades nord et sud, horizontal pour les façades est et ouest !
fondations zéro béton
On sait désormais l’impact considérable du matériau béton sur l’environnement , et plus précisément de la demande faramineuse en sable pour la construction. Les carrières tournent à plein régime, on n’hésite plus à prélever sur les plages, les littoraux, les fonds marins pour satisfaire une demande toujours croissante. Nous, nous sommes tournés vers des fondations zéro béton. D’abord pour limiter notre impact écologique, ensuite pour assurer une réversibilité totale lors de la future déconstruction de la maison et « le retour à l’herbe », ensuite pour la rapidité de mise en oeuvre, la technique non intrusive ( pas de fouille, le sol n’est pas bouleversé ), enfin le cout largement compétitif par rapport à des fondations « traditionnelles » type radier béton ou même plots béton. La technologie est issue de Technopieux. Après étude de sol, 22 pieux ont été enfoncés mécaniquement sur une profondeur entre 2,10 cm et 3, 15 m pour atteindre la capacité portante requise, environ 10 tonnes/plot. Une fois coupés à niveau et pourvus d’une platine, les plots sont aptes à recevoir la structure périmétrique en lamellé-collé.
traiter nos eaux grises
Eaux grises, c’est à dire les eaux « usées » qui sortent de la maison : évier, lave-mains, douche, lave-linge et lave-vaisselle. Puisque pour le reste, les eaux… hum… caca d’oie, nous avons des toilettes sèches. Nous avons opté pour la phytoépuration : un bac unique d’environ 10 mètres cubes (3 équivalents/hab ) rempli de lits de gravier, gravillon et pour finir sable. Ce bac est ceinturé par un « chemin de ronde » en douglas qui permet de faire le tour de l’installation et recouvert par une grille piétonnière pour protéger des intrusions ( enfants, animaux domestiques, rongeurs…) Les eaux chargées percolent à travers ces différents lits pour passer ensuite dans un drain et s’écouler ensuite dans une zone d’épandage. Le filtre vertical est planté de roseaux (phragmites australis ), la zone d’épandage de plantes variées (iris pseudoacore, juncus effusus… ) pour un aspect esthétique satisfaisant, nous avons décidé « d’habiller » le bac en polyéthylène d’une ceinture en pierres sèches. Cette ceinture forme un talus sur lequel pousseront des plantes d’agrément.
une terrasse montée sur pneus ?
L’idée, c’était de trouver un support solide pour poser notre terrasse par dessus. Toujours selon nos principes : zéro béton, fondations réversibles, matériaux recyclés, prix imbattable, facilité de mise en oeuvre… sans rien lâcher sur la solidité. Je suis donc allé chercher chez mon garagiste préféré les pneus dont j’avais besoin. « Pas de problème, tu prends tout ce que tu veux, tu peux même me débarrasser de tout mon stock ! » L’intérêt, c’est que pour un même diamètre (16 ), on peut disposer de plusieurs épaisseurs (185, 195, 215…) Idéal pour rattraper les inégalités de terrain. Les pneus sont posés à plat, sans fouille, sur le sol. Pour les ancrer au terrain, 3 tiges de fer à béton diamètre 20 enfoncés à force jusquà 80/100 cm de profondeur. Les pneus sont ensuite remplis de gravier très soigneusement tassé pour éviter la déformation : ainsi deux pneus superposés contiennent 240 kg de gravier ! Sur mes pneus correctement alignés j’ai boulonné une traverse métallique de récup constituée de 3 lisses de rack à palette. Elles sont prévues pour supporter 3 tonnes. Pas de problème, on pourra danser sur la terrasse ! Ensuite, mise en oeuvre classique : lambourdes en douglas que j’ai pris soin de protéger de la pluie par un ruban d’étanchéité sur la partie supérieure, muraillère ou sabots métalliques, lames de terrasse (ici, du cèdre ) fixé à la visseuse à chocs. Finition rustique : c’est ainsi que chez nous, « terrasse » se prononce « ponton » !