» Toujours difficile de raconter une Fête des Sagnes. Ce sont des moments à vivre, à partager, comment traduire en mots la magie de ce temps quelque peu hors du temps ?
Ca se passe à Anglès cette année, aux Girmanes. Un très beau lieu caché près du lac de la Raviège. Il faut y aller exprès, suivre la petite route à travers la forêt de hêtres pour déboucher sur d’anciens bâtiments de ferme. Puis partir à pied à travers bois, à travers champs, pour tomber nez à nez avec de grandes et belles sagnes parcourues par des vaches et des chevaux. Le public lui est au rendez-vous. Près de 70 personnes cette année, les inconditionnels de ces rendez-vous si particuliers autour des sagnes. C’est au son du violon que la joyeuse troupe prend le chemin des sagnes.
Au cours de la balade, un drôle de personnage nous rejoint. L’habit décousu et le verbe haut, il ne nous quittera plus. Pédeguèine, de son joli nom, personnage haut en couleurs, conte de français en occitan et d’occitan en français, de bien belles histoires. Conte d’amour, conte philosophique, histoires de monstres, de ceinture, histoires de vie…. Fil conducteur nous suivons son pas où tout simplement on prend le temps de ne pas aller vite. Enfin.
Après la traversée d’une première sagne et des explications riches et
animées, la troupe suit son chemin sur les hauteurs, pour découvrir de plus haut, ce paysage magnifique qui s’offre aux yeux émerveillés. Des
prés secs, des sagnes, des forêts au loin.
Là un peu plus haut, une femme danse le paysage, au son du ruisseau qui descend. Elle entraîne dans sa danse ceux qui lui tendent la main. Moment magique.
La foule repart tranquille, sur les pas de Pédeguèine, s’arrête un peu plus loin pour faire une pause goûter dans le pré. Couchés dans l’herbe, le
vent se tait, les rires fusent. C’est de retour dans la forêt que Pédeguèine affrontera la bête, pour se retrouver enfin dans les bras de ses acolytes violoniste et danseuse, sous les applaudissements de la foule ravie.
Dans la grange, tout le monde s’attable et se retrouve dans de joyeux échanges. Tout à coup, le noir. L ’électricité décide de faire faux bond. Qu’à cela ne tienne, on reste là, à la lueur des petites bougies et des lampes de poche, pour danser au son du violon et de l’accordéon réunis.
Une très belle fête des sagnes quoi…. »
Céline Thomas